Praticien rural
Pharmacie vétérinaire à Rosso (Mauritanie)C’est un vétérinaire qui s’occupe des animaux de rente : bovins, ovins, caprins, porcs, volailles, lapins… voire dromadaires, selon les régions du globe.
Si l’on excepte le cas des jeunes vétérinaires assistants ou remplaçants salariés, c’est un professionnel libéral. Il y a un demi-siècle, il constituait l’écrasante majorité des vétérinaires praticiens. Même si les tabous tombent, c’est un métier encore essentiellement masculin à l’heure actuelle. En tout cas un métier qui demande une très grande disponibilité, une grande résistance physique… et qui n’offre guère de possibilités de travail à mi-temps ! Le praticien se caractérise encore souvent par son véhicule spécialement aménagé, rempli de matériel et de médicaments, avec lequel il sillonne les routes de campagne. Tout comme le praticien canin, c’est un Chef d’Entreprise qui emploie du personnel non vétérinaire (secrétaires, auxiliaires spécialisés vétérinaires…) et qui exerce seul ou en groupe avec d’autres confrères, ce qui lui permet souvent de mieux s’organiser.
S’il est toujours le médecin et le chirurgien des animaux de la ferme, prescripteur et dispensateur éclairé de médicaments vétérinaires, intervenant en cas d’urgence mais aussi dans le cadre de suivis d’élevages et ainsi de visites programmées, ce vétérinaire s’est adapté et parfois même a précédé les évolutions du monde de l’élevage et, bien au-delà de la prévention et du traitement des maladies, il s’implique de plus en plus comme conseiller technique et sanitaire des éleveurs. De médecin des bêtes, le vétérinaire est devenu ingénieur de l’élevage, donnant son avis sur la conception des bâtiments, sur l’exploitation des prairies, sur la nutrition et l’alimentation des animaux, sur les programmes de reproduction et de sélection, sur l’économie de l’exploitation… Certains s’impliquent dans l’insémination artificielle, dans la transplantation embryonnaire…
Il est presque toujours également vétérinaire sanitaire des exploitations, c’est-à-dire vétérinaire investi d’un mandat confié par les pouvoirs publics, auxquels il rend compte, dans le cadre de la prophylaxie et de la police sanitaire des grandes maladies contagieuses d’importance économique ou des maladies transmissibles à l’homme. Cette activité consiste souvent en tests et prélèvements en séries dans les exploitations. Elle l’implique en tout cas nettement dans l’hygiène publique. Mais il en est de même de la prescription du médicament pour lequel son souci constant est de veiller à ce qu’il ne se retrouve pas indirectement dans l’assiette du consommateur. Enfin toujours dans ce domaine de l’hygiène publique, des missions de contrôle des denrées (inspection des abattoirs) lui sont parfois confiées à titre contractuel. Ainsi donc, même au quotidien dans ce type d’exercice, le vétérinaire est un hygiéniste de la santé publique.
L’évolution du paysage rural amène souvent ce praticien, initialement exclusivement orienté vers l’animal de rente, à devenir un praticien dit mixte, c’est-à-dire partageant cette activité en rapport avec l’animal de compagnie.